D’autres engagements nous attendent dans les prochaines années, et l’Europe sera-t-elle à la hauteur de ces enjeux? J'en doute fortement, notamment dans ce contexte de réduction des budgets militaires des puissances occidentales.
Aujourd’hui, on a des moyens plus restreints mais plus modernes, certes. Quand le BRICS réévalue ses besoins de défense à la hausse, l’Europe réévalue à la baisse, tout comme la France, où le Ministère de la défense va devoir supporter 222,5 millions des 460 millions de nouvelles annulations de crédit (soit 48%).
Une telle politique aura inévitablement un impact négatif sur le moral de nos militaires qui dépend étroitement de la qualité de leurs armes.
La mise en place d’une véritable coopération internationale est donc une nécessité dans ce contexte d’économie. L’amiral Edouard Guillaud déplorait le « piétinement d’une Europe cacophonique ou aphone, selon les cas, incapable de se concevoir en puissance globale sur la scène internationale ». Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a mis en garde les membres de l’Alliance atlantique contre la réduction de leurs dépenses militaires et leur manque de volonté politique.
Le conflit libyen nous a montré les faiblesses de l’Union Européenne en matière de logistique (notamment dans le domaine du ravitaillement et du vol) et de renseignement.
L’Europe doit pour s’affirmer sur la scène internationale et redevenir un partenaire sérieux de l’OTAN et des Etats-Unis, investir massivement dans des moyens de soutien (hélicoptères, avions de transport, des unités de maintenance, de renseignement, de surveillance et de reconnaissance).