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Laballe & Défense

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Bienvenue sur Laballe & Défense, un site consacré aux Politiques de Défense ! Ce blog a été créé par Merry-Lène LABALLE, Historienne en Histoire Militaire, Études de Défense et Politiques de Sécurité Diplômée de l'Université Paul Valéry de Montpellier.

Nouvelle crise des missiles : Où en est la France ?

Publié par Merry-Lène LABALLE sur 22 Août 2017, 21:02pm

Catégories : #Défense nationale

Alors que les tensions sont de plus en plus vives entre Pyongyang et Washington, quel point peut-on faire sur les capacités françaises en la matière ?

 

Depuis le Général de Gaulle, aucun Président de la République n’a remis en cause la doctrine de dissuasion nucléaire comme socle de notre défense. Aussi, la poursuite de la modernisation de nos deux composantes nucléaires doit rester une priorité absolue pour la France : FOST (Force Océanique Stratégique) et les FAS (Forces Aériennes Stratégiques). Une complémentarité majeure afin d'assurer la consolidation de notre force de frappe.

 

Le Redoutable, lancé en 1969, fut le premier élément de la composante océanique de la dissuasion nucléaire. En 1980, la force océanique stratégique comptait cinq SNLE équipés de missiles M20. En 1985 était admis au service actif L'Inflexible, construit sur la base de l'architecture générale des SNLE type Le Redoutable, mais équipé de missiles M4 à portée et capacité de pénétration accrues. En 1997 était admis au service actif Le Triomphant, premier SNLE de nouvelle génération, aux capacités fortement accrues par rapport aux SNLE précédents. Il a été suivi fin 1999 par Le Téméraire.

 

Néanmoins, la profonde évolution du contexte international et la réduction des dépenses militaires ont conduit à revoir à la baisse le nombre de SNLE en service (de six à quatre). En 2008, les deux derniers SNLE M4 ont été remplacés par Le Vigilant, et Le Terrible, premier SNLE NG en version M51 (nouveaux missiles).

 

La prolifération des armes nucléaires constitue une menace contre la paix. Nous le savons, le développement de nouvelles forces nucléaires augmente considérablement le niveau de la menace intentionnelle. Les défis de la prolifération sont donc de taille ! Dans un tel contexte, la France a donc un rôle important à jouer.

 

C’est la raison pour laquelle, le concept de dissuasion doit être complété par un nouveau concept de défense pour répondre adéquatement aux nouvelles menaces qui ne sont pas couvertes par la dissuasion et les forces classiques (sans pour autant affaiblir la dissuasion). La redéfinition des intérêts à défendre et des nouvelles menaces est primordiale. Le développement de nouveaux moyens nucléaires et du renseignement est crucial.

 

Néanmoins, comme je l’ai souligné à plusieurs reprises, la défense antimissile affaiblira notre dissuasion nucléaire et marginalisera notre force de frappe. En effet, prétendre une complémentarité, comme les Américains, entre le bouclier antimissile et la politique de dissuasion est, selon moi, une erreur historique pour la France et mettrait fin à notre autonomie stratégique (si chère au Général).

 

La doctrine de dissuasion est, à mon sens, beaucoup plus efficace afin de protéger la France d’une éventuelle attaque.

 

Par voie de conséquence, si la France souhaite maintenir un engagement opérationnel extérieur du même niveau qu’actuellement (tout en poursuivant l’opération « Sentinelle »), et parallèlement, rattraper son retard dans la modernisation des équipements de nos forces armées classiques, tout en maintenant la crédibilité de notre force de dissuasion, il faudrait rajouter 2 milliards de plus/an dans le budget de la défense. Ce qui conduirait à un effort supplémentaire de 42 Milliards entre 2018 et 2023.

 

Autrement dit, il s’agira de construire de nouveaux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE 3G) ainsi que de développer l’ASN4G, c’est à dire le successeur du missile de croisière ASMP-A, voire un « porteur ».

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