Après l’annonce du Président de la République, la France a effectué mardi dernier ses premiers vols de reconnaissance en Syrie. De toute évidence, les experts s’accordent à dire, à juste titre, que les seules frappes aériennes, même si elles sont indispensables, ne suffiront pas à venir à bout de Daech.
La lutte contre les djihadistes étant devenue la priorité numéro une de François Hollande, la France doit impérativement se doter d’une véritable stratégie globale en prenant en considération diverses problématiques : Quel projet politique dans cette région ? Que faire de Bachar el Assad ? Idem en Irak ? Quelle tactique adoptée face aux milices tribales ? Comment pallier l’absence de leaderships locaux dans ces régions ?
En effet, force est de constater que les précédents raids aériens (plus de 5000) n’ont pas contribué à stopper l’avancée de Daech, qui se trouve désormais à moins de 200 kilomètres de Damas. De son côté, le Président Obama n’entend pas changer de stratégie et se cantonne à des frappes aériennes, à l’équipement et à la formation des forces locales. Il en faudrait, assurément, davantage pour gêner Daech …
Aussi, une intervention isolée de la France sur le sol syrien serait une erreur stratégique majeure. Des discussions avec la Russie et l’Iran notamment doivent ainsi s’ouvrir rapidement, tout comme avec la Communauté Internationale. En somme, dans un tel contexte, il est évident que l’amplification de l’action militaire apparait nécessaire. Autrement dit, les Occidentaux vont devoir s’appuyer sur les sunnites en Irak (en armant les tribus) et les rebelles en Syrie (en instaurant une zone d'exclusion aérienne dans le nord), car l’enjeu principal est de renforcer les combattants anti-EI sur le terrain.