La programmation de frappes limitées pourrait aboutir à un incendie qui peut être vite circonscrit. En revanche, si l'on envisagerait d’entrer dans un cycle de bombardements-représailles, la situation basculerait négativement. La Syrie est, en effet, à la limite d’un séisme géopolitique. Ce séisme peut s'étendre au Liban, à Israël, à l'Irak, au détroit d'Ormouz où transite une partie importante du pétrole mondial.
Le G20 prévu ce jeudi 5 septembre à Saint-Pétersbourg, risque d'être (très) mouvementé, car une majorité de participants étant hostiles à une action militaire en Syrie. La Russie pourrait bien amplifier son aide à Assad et se dissocier des Occidentaux sur le dossier nucléaire iranien …
Les nouvelles réticences des Etats-Unis ne sont pas anodines. Le Président Obama avait fait une promesse de campagne : sortir les Etats-Unis des guerres au Moyen-Orient (retrait progressif des troupes en Afghanistan et en Irak). Les Etats-Unis seraient toujours en train d’examiner les différentes options et leur implication sur la sécurité dans la région, le dossier nucléaire iranien ainsi que le processus de paix israélo-palestinien, relancé récemment par l’administration Obama.
Aussi, sur le plan géopolitique il est évident que de tous les pays voisins de la Syrie, le Liban est celui où la guerre a le plus de répercussions. La crise entre chiites et sunnites pourrait, sans aucun doute, réanimer une guerre civile au Liban. L’Iran dispose de la Syrie comme outil principal, par laquelle il fait passer des armes à divers groupes islamistes.
Pour Israël, la situation se complique indéfiniment. D’une part, la Syrie fournit des armes au Hezbollah, qui lance des attaques depuis le Sud-Liban. D’autre part, la participation au conflit syrien de factions islamistes liées à Al-Qaida laisse planer la menace d’un État islamiste (comme la Somalie). Ajoutons à cela la situation actuelle en Égypte, dont l’armistice avec Israël assure la stabilité du pays.
La Turquie, pour sa part, doit faire face à une augmentation du nombre de ses réfugiés. Elle travaille de près avec l’Arabie saoudite pour armer les rebelles. Néanmoins, de nombreuses factions islamistes se sont jointes à l’Armée syrienne libre (ASL), dont certaines sont liées à Al-Qaida … A suivre !
Photo : Mirage 2000