« De toute les expériences humaines, la guerre est sans doute l’une des plus difficiles à raconter, sans doute parce que ceux qui l’ont vécue savent bien qu’aucun récit ne pourra rendre pleinement compte de la souffrance qu’ils ont subie.
Ainsi Jorge Semprun, rescapé du camp de concentration de Buchenwald en 1945, écrit-il : « […] un doute me vient sur la possibilité de raconter. Non pas que l’expérience vécue soit indicible. Elle a été invivable, ce qui est tout autre chose. » On peut donc toujours écrire sur la souffrance endurée, mais l’écrivain sait que sont récit, aussi réaliste soit-il, ne traduira que faiblement en mots ce que les hommes ont subi dans leur chair ». (Patrice Kleff, Ceux de Verdun : Les écrivains de la Grande Guerre, p.9.)
Pour les passionnés de la Grande Guerre, voici un ouvrage recueillant les écrits de plusieurs auteurs comme Roland Dorgelès (Les Croix de bois), Henri Barbusse (Face à l’ennemi), Maurice Genevoix (Les Eparges) ou encore Louis-Ferdinand Céline (Voyage au bout de la nuit). A la fin du livre vous pourrez y retrouver un dossier sur la propagande patriotique, des témoignages directs et la manière dont a été représentée la guerre dans la littérature, etc.
Ceux de Verdun : Les écrivains de la Grande Guerre par Patrice Kleff aux éditions GF Flammarion, Paris, 2001.