Depuis les réformes du traité de Lisbonne, force est de constater que la Politique de Sécurité et de Défense Commune (PSDC) a très peu évolué et a visiblement du mal à répondre adéquatement aux bouleversements qui se sont succédés dans le Sud ces derniers mois.
La guerre déclenchée en Libye, après l’adoption de la résolution 1973, le 17 mars dernier, autorisant le recours à la force sous couvert du chapitre VII, et le vote abstentionniste de l’Allemagne sur le projet de résolution franco-britannique, nous ont en effet mis en exergue les difficultés de l’avancée de la Politique de Sécurité et de Défense Européenne. Fragilisant ainsi un peu plus le couple franco-allemand. Autrement dit, la position divergente de l’Allemagne par rapport à la France, nous montre à la fois l’absence d’unité de la Communauté Internationale, mais aussi et surtout, l’échec d’une avancée nécessaire de la Politique extérieure, de sécurité et de défense commune (PESC/PSDC), qui s’avère être de moins en moins efficace et de plus en plus incohérente. Dans un tel contexte, le rôle de la Grande-Bretagne, de la France et de l’Allemagne est pourtant crucial !
Il est très inquiétant que l’UE ne parvienne toujours pas à émettre des positions communes qui pourraient être soutenues par les 27 Etats-membres. La Haute représentante et le Service européen pour l’action extérieure (SEAE) ont une influence quasi-inexistante, la PSDC ne remplie toujours pas sa mission (augmentation des moyens civils et militaires de l’UE) et enfin, les intérêts des Etats-membres en Tunisie, en Egypte ou en Libye supplantent sans cesse une position européenne commune qui peine à s’imposer.
Les faiblesses opérationnelles de la PSDC sont encore trop importantes et ne permettent pas véritablement à l’UE d’envisager une intervention militaire en Libye, laissant ainsi le champ libre à l’OTAN ou aux coalitions avec les Etats-Unis.
Il est aujourd’hui nécessaire de relancer la PESC/PSDC et de mettre fin aux divergences qui persistent en matière de politique de sécurité et de défense entre Berlin, Londres et Paris. L’éloignement de Berlin de ses principaux partenaires est inquiétant, car cela signifierait la fin de la PSDC. Il nous faudra notamment entamer de sérieuses discussions sur le renforcement des capacités militaires de la PSDC, et procéder par la même à la modernisation de la Stratégie Européenne de Sécurité (SES) de l’UE, en prenant en compte les mutations environnantes. Les priorités de l’UE devront donc être fixer en matière de PSDC afin de la relancer.