Les attentats récents commis à Gao, Tombouctou et Tessalit, ainsi que l'assassinat des deux journalistes de RFI, remettent en question, selon certains analystes, le succès militaire français au Mali ... Ne mélangeons pas tout. L'intervention a été un succès. Oui, sur le plan militaire, l'opération Serval est incontestablement un franc succès contrairement à l'engagement français en Afghanistan.
Il vrai que l’on tente souvent de rétablir la paix dans des pays qui ne sont pas prêts à accepter la démocratie. Aussi, il est également vrai que le Mali reste encore fragilisé par les luttes internes entre factions religieuses, groupuscules terroristes et mouvances tribales. Un enlisement français ne serait donc pas une bonne chose.
Les critiques à l'égard de l'opération Serval se concentrent principalement autour de la question stratégique. Dès le début du conflit, des parlementaires et stratèges américains préviennent la France des possibles retombées de cette guerre sur l'ensemble du Sahel. Dans un pays fragilisé par les divisions tribales, politiques, économiques et religieuses comme le Mali, personne ne pouvait à l'origine du conflit prédire les répercussions d'une intervention extérieure sur l'équilibre politique et militaire régional.
L'intervention française au Mali et ses conséquences démontrent surtout l'importance d'une politique militaire mieux pensée et plus approfondie pour faire face à une guerre contre le terrorisme de plus en plus asymétrique et rapproché du continent européen.
Le développement des seuls moyens dissymétriques ne peuvent plus répondre adéquatement aux guerres asymétriques. A l'avenir, les solutions politiques et les approches préventives devront être davantage prises en considération. Tel sera notre défi …