Ce lundi 29 avril sera rendu public le nouveau Livre Blanc sur la Défense et la Sécurité Nationale. Le futur Livre blanc de la Défense fixera ainsi les orientations militaires de la France pour la période 2014-2019.
Il ne faudra pas s’attendre à des annonces fracassantes, car rien de nouveau concernant les grandes orientations de notre Défense n’est prévu. La dissuasion nucléaire sera maintenue dans ses deux composantes (ouf!). La France restera, à mon plus grand regret, dans le commandement intégré de l'Otan (Lire à ce propos le rapport Védrine). Le type d'armée restera inchangé, c’est-à-dire professionnelle depuis 1996. Et enfin, le Président de la République l’a affirmé : il n'y aura pas de baisse brutale du budget de la défense et les crédits de 2013 seront reconduits en 2014.
Mais au fond, que reste-t-il de l’héritage gaullo-mitterrandien ? L’ « effort » de la France est-il encore « son effort » comme le souhaitait le Général de Gaulle dans son discours prononcé, le 3 novembre 1959, à l’Ecole militaire à Paris ? La France est-elle encore capable de se défendre « par elle-même, pour elle-même, et à sa façon ? ».
Le Général développait trois idées fondamentales : La Défense comme élément essentiel de la souveraineté. Ceci impliquerait donc un retrait immédiat de la France de l’OTAN, même si notre Défense peut tout naturellement être conjuguée avec celle des pays alliés, à condition que le rôle de chacun soit clairement défini. Une Défense nationale indépendante doit disposer d’une « force de frappe » autonome dont l’arme nucléaire est le fer de lance. Ceci impliquerait un rejet du projet américain dans le cadre de la Défense antimissile . Enfin, ce dernier insistait sur l’idéal du chef militaire (mais aussi politique) qu’il décrivait dans le « Le fil de l’épée » en 1932, qui doit se préparer de façon responsable et imaginative à l’imprévu.
La France n’a plus d’ambitions comme au temps d’un certain Général et nous ne pouvons que le regretter … La France se meurt, notre Défense vacille, notre doctrine de dissuasion nucléaire s’effrite et notre indépendance nationale s’évapore lentement … Il ne reste plus grand chose finalement de l’héritage gaullo-mitterrandien et nous ne pouvons que le regretter …