De nouveaux facteurs potentiels de guerre sont apparus ces dernières années. Tout d’abord, la course aux ressources naturelles. L’explosion démographique et la montée de nouvelles puissances économiques et parallèlement la raréfaction des ressources aboutissent à de très vives tensions. Provoquant très probablement des conflits directs et indirects. Ensuite, le développement de la criminalité internationale est indéniable. Les trafics de drogue par exemple (Amérique centrale, Afghanistan), sont des facteurs de déstabilisation considérable pour les Etats.
Mais d’autres éléments sont également amenés à remettre en cause la sécurité mondiale. La délégitimisation de l’arme nucléaire à travers sa contestation, en particulier en Europe, est une erreur fondamentale. La dissuasion nucléaire joue un rôle de stabilisation incontestable, en Europe mais aussi dans la région entre l’Inde et le Pakistan par exemple. L’ébranlement politique et militaire des Etats-Unis (échec en Irak et Afghanistan) est notamment à prendre en considération. Les EUA ne contribuent plus autant à la stabilité du monde. Enfin, l’inefficacité de la gouvernance mondiale empêtrée dans ses propres contradictions (droits de l’homme et non-ingérence / droits des peuples à disposer d’eux-mêmes et inviolabilité des frontières) s’avère être une faiblesse supplémentaire.
Des foyers potentiels de guerre existent : Iran, Inde, Pakistan, Chine et Afrique. Par voie de conséquence, l’encadrement et l’éradication de la guerre ce n’est pas pour demain … Et pourtant les dépenses militaires se sont effondrés partout en Europe, alors que dans le reste du monde elles augmentent considérablement (Russie, Chine, Inde). Et pourtant, la montée en puissance de l’Asie se confirme, les risques de prolifération nucléaire et balistique ou liés au terrorisme demeurent.
La coopération militaire européenne ne résoudra pas l’équation budgétaire et capacitaire, car la plupart de nos partenaires ne souscrivent pas au projet d’une Europe de la Défense. Les Etats-Unis d’Amérique ont entrepris une vaste révision de leur posture stratégique avec une réduction de leurs dépenses et un recentrage sur l’Asie.
L’avenir reste en somme incertain. L’Europe est aujourd’hui confrontée à des enjeux majeurs. Sera-t-elle à la hauteur ? La réduction des budgets alloués à la Défense, à la dissuasion nucléaire et des effectifs militaires, est-ce la réponse la plus adaptée, face à l’évolution constante et incertaine du paysage politico-stratégique ? L’avenir nous le dira …