La fusion d’EADS et de BAE Systems ce n’est pas pour maintenant et manifestement l’Europe de la Défense non plus … ! Et ce, malgré la nécessité de consolider considérablement cette dernière. Cela est en effet très embêtant, car il est évident que dans ce contexte de restriction budgétaire partout en Europe, la mutualisation des moyens militaires est crucial pour l’avènement et la consolidation d'une véritable industrie de la défense et de l’armement en Europe.
Il est également indéniable que l'Allemagne souhaite conserver la maîtrise de son industrie, qui jouit de meilleures performances que celles de la France et du Royaume-Uni. Si l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni, les trois principaux acteurs de la construction de l’Europe de la défense n’arrivent pas à s’entendre, cela peut de toute évidence nous laisser perplexe pour l’avenir.
L’Europe manque cruellement d’ambition commune en matière de défense et de sécurité, nous le savons. Cette fusion était pour une fois l’occasion de manifester une réelle ambition commune de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni. Mais les logiques nationales ont pris une fois de plus le dessus ...
L'Europe ne consacre plus que 1,6% de son PIB à sa défense contre 5% pour les Etats-Unis. En 2011, les dépenses militaires sont tombées dans l'UE à environ 180 milliards d'euros contre plus de 200 milliards il y a cinq ans. Pour autant, au moment où les budgets militaires ne cessent de diminuer sous la pression de la crise, l'idée de mutualiser les dépenses pour réduire les coûts, notamment en matière d'équipements, reste d'actualité. L’espoir fait vivre, n’est-ce pas … ?