Le 20 juillet 2011, s’est tenu le Comité Ministériel d’Investissement (CMI), durant lequel le Ministre de la Défense et des anciens combattants a annoncé « l’entrée en négociation avec la société Dassault Aviation en vue de fournir un nouveau système de drones MALE (moyenne altitude – longue distance) aux armées françaises, en 2014 ». Le système de drones actuel va donc être remplacé. « Dassault Aviation propose une version francisée et évolutive du Heron – TP en coopération avec la société israélienne IAI (Israel Aerospace Industries) ».
Ce dernier sera confié à l’armée de l’air (escadron Belfort). En attendant le futur Telemos (drone européen de surveillance) franco-britannique (Dassault – Bae) « à l’horizon 2020 », la France a ainsi refusé l’acquisition de drones américains Reaper (ex -Predator B), conçu par l’américain General Atomics et pourtant très apprécié par de nombreux militaires français.
Selon le Ministre de la Défense, cette décision « impliquera plusieurs entreprises françaises (…), générant emplois et transfert de savoir-faire sur le territoire ». Le problème est que la réalité est tout autre, car au nom de l’indépendance nationale on refuse le choix américain, sauf que dans le même temps on opte pour un produit israélien. En faisant ce choix, la France réédite la même erreur commise avec le drone Harfang « francisé » par EADS qui avait entraîné des retards et des surcoûts considérables. Cette décision engendre donc une contradiction évidente et une dépendance vis-à-vis d’un industriel Israélien.
Enfin, la France risque d’être isolée du reste de l’Europe, car les Britanniques et les Italiens ont opté pour le Reaper. Seul Israël utilise à ce jour le Heron – TP. Une chose est certaine, le grand gagnant dans cette affaire est Dassault qui devance EADS et l’américain General Atomics …