Le 29 avril dernier le Président Hollande annonçait, face à la menace terroriste, une augmentation du budget de la Défense nationale ; un ballon d’oxygène pour nos armées. 3,8 milliards d’euros supplémentaires seront donc alloués à la Défense d’ici 2019 (moyens humains, matériels et financiers) afin d’assurer la sécurité du pays. 18 500 postes sur 34 000 seront finalement préservés pour répondre notamment aux besoins humains dans le cadre de l’opération « Sentinelle » suite aux attentats du 7 janvier 2015.
Mais ce sentiment de satisfaction est loin d’être achevé, car l’augmentation de ce budget doit nécessairement se conjuguer avec une véritable politique de défense s’inscrivant, bien entendu et avant tout, dans un cadre européen. Pour combattre le terrorisme à sa source et assurer nos missions, la mise en œuvre d’une politique de défense européenne et internationale indépendante doit apparaître comme une évidence. Tout comme le retrait de la France du commandement intégré de l’OTAN et la fin de notre soumission aux ambitions géopolitiques des Etats-Unis.
La baisse des budgets a été une erreur stratégique non-négligeable pour la France. Ces politiques successives de réductions des effectifs ont incontestablement mis en péril la cohérence de notre politique étrangère et de défense. D’abord au niveau opérationnel (forces projetables) où nous sommes encore très dépendants d’autres pays dans le domaine de l’équipement, du ravitaillement, des drones, etc., comme nous l’avons constaté au Mali et en Libye. Par voie de conséquence, le renforcement de notre industrie de défense est donc un enjeu majeur pour la France mais aussi pour l’Europe.
Enfin, au niveau politique en relançant l’Europe de la défense, et ce, afin d’être capable de financer nos propres programmes d’équipements communs dans le domaine de l'armement conventionnel notamment (chars, blindés, nucléaire, hélicoptères). Alors, encore un effort …