Hervé Morin, ancien ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy, propose la suppression de la composante aérienne. Dans le cadre de la préparation du Livre blanc, le débat est donc relancé. Pour ma part, comme je l’ai à plusieurs reprises manifesté, je m’oppose foncièrement à une suppression de notre composante aérienne, qui reste à mes yeux indispensable à notre force de frappe !
En effet, la modernisation de nos deux composantes nucléaires est à mon sens nécessaire : la Force océanique stratégique (FROST) possédant quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) et les Forces aériennes stratégiques (FAS) avec deux escadrons et les Rafales.
Beaucoup trouvent notre composante aérienne obsolète, mais la supprimer serait une erreur pour la France, car y renoncer nous priverait de missiles nucléaires préstratégiques (missile nucléaire air-sol moyenne portée améliorée (ASMP-A) qui assurent un « ultime avertissement ». Comme le souligne très justement Bruno Tertrais (Maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique) : « La composante sous-marine a la capacité d'infliger des dommages inacceptables à une puissance majeure. Elle a une puissance de frappe bien supérieure à la composante aéroportée, et elle est capable d'une « frappe en second », c'est-à-dire qu'elle permet de riposter même après une attaque massive sur les forces nucléaires françaises. En revanche, la composante aéroportée est plus visible et plus souple d'emploi, et surtout plus précise. Ces deux composantes sont complémentaires. En plus, les deux modes de pénétration sont différents : l'un est balistique, l'autre, aérobie ».
Autrement dit, notre force de frappe doit ainsi reposer sur une composante océanique et aérienne, cette complémentarité est indispensable, car nous ne savons pas de quoi sera fait demain … Alors longue vie à notre dissuasion nationale !