Les 11 et 12 juillet dernier s’est tenu à Bruxelles le Sommet de l’OTAN, marqué par de nouvelles provocations et critiques du Président américain Donald Trump qui ont fait couler beaucoup d’encre.
Un sommet sous tension donc, mettant en avant une organisation (OTAN) fortement divisée et déchirée en deux blocs. D'un côté, l’Europe qui a toujours été dans une allégeance vis-à-vis de l’Alliance Atlantique, doit dès lors faire face à une réalité : Sa dévalorisation stratégique relative. L’Europe ne paie toujours pas le minimum convenu pour sa défense dans le cadre de l’OTAN et continue de subir sa dépendance par rapport aux États-Unis. De l’autre, le Président Trump a multiplié ses vives critiques à l’encontre de l’Allemagne d’Angela Merkel accusée d'être «contrôlée» par la Russie sur le plan énergétique (approvisionnement en gaz naturel russe dans le cadre du projet North Steam 2).
Autrement dit, ce dernier ne s’est pas privé de faire culpabiliser les Européens pour leur dépendance énergétique envers la Russie (qu’ils « enrichissent » en leur achetant du gaz), et ensuite d’exiger subitement des membres de l’OTAN non plus seulement 2%, mais 4 % du PIB consacré à la défense.
L’Europe, dont l’impuissance est quasiment intacte en l’absence de politique de défense et de sécurité réellement commune, en l’absence de politique commerciale et énergétique cohérente, en l’absence d’une véritable armée européenne, mais aussi en raison des divisions entre pays de l’Est très atlantistes et anti-russes (Pologne, Pays Baltes, etc) et pays neutres ou favorables à une autonomie européenne et à des liens forts avec Moscou (Italie, Hongrie, Grèce, Allemagne, etc), est perçue davantage comme une cliente et une actrice secondaire, se révélant encore et toujours comme une « zone molle ».
En somme, il s’agit bien ici d’une crise structurelle au sein de l'OTAN qui dure depuis déjà plusieurs années et non provisoire, et qu’il serait temps de résoudre en se posant réellement les bonnes questions. Le Brexit et l’anti-européisme de l’Administration Trump (qui flatte les régimes eurosceptiques), devraient être pourtant une opportunité pour relancer ENFIN une vraie politique de défense européenne autonome vis-à-vis des Etats-Unis : Please, saisissez-la !