C'est donc officiel, ce samedi 14 avril Washington, Paris et Londres mènent une série de frappes ciblées en Syrie. Ces dernières visent tout particulièrement le centre de recherche chimique et deux sites de production. Une riposte militaire commune qui fait suite à l'attaque chimique présumée contre des civils à Douma.
La pénétration de l'espace aérien syrien par les aviations américaine et française paraissait risquée, face aux défenses aériennes redoutables du régime de Bachar el-Assad et ses alliés russes (les systèmes longue portée S-300 et S-400). Ces derniers combinent, en effet, des radars et des missiles plus performants, notamment en termes de portée, et des capacités de contrôle et de commandement plus efficaces.
La France a donc opté pour l'utilisation des Rafale portant deux Scal-EG chacun (en raison notamment de leurs capacité d'endurance), ainsi que des tankers des forces aériennes stratégiques (FAS). Notons que c'est la première fois que des Rafale sont utilisés pour des opérations aussi longues.
Deux AWACS ont aussi été mobilisés. Mais la nouveauté est bien l'utilisation par la France du missile de croisière naval (MdCN), un nouveau missile embarqué sur les frégates multi-missions françaises Fremm. Le premier lot de MdCN, estimé à 50-60 engins, a été livré en 2017. Le second est prévu courant 2018. Le Scalp et le MdCN ont effectivement l'avantage d'être très complémentaires.
Néanmoins, Emmanuel Macron ne doit pas oublier les capacités limitées de nos armées. La France n'a par exemple plus de capacités de brouillage offensif depuis le retrait du Jaguar (2005). Le porte-avions Charles de Gaulle n'est pas de la partie : Il ne sera pas de retour en opérations avant le début 2019. Les sous-marins (capable de frapper) sont également les grand absents. Il faut enfin noter l'équipage réduit présent sur les frégates qui portent des MdCN. À suivre donc.