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L’évolution du contexte international et stratégique nous a démontré la pertinence des opérations aéroportées (OAP). Pourtant, mal adaptées et surreprésentées durant des années, les OAP ont connu de grandes difficultés à s’intégrer dans le nouveau contexte stratégique que nous connaissons, ainsi que dans notre appareil de défense.
L’opération « Barkhane » lancée en 2014, a fait apparaitre les déficits capacitaires qui ont pu être comblés par nos alliés Européens et Américains, notamment dans le domaine du transport aérien, du ravitaillement en vol mais aussi du renseignement.
La France est aujourd’hui le dernier pays européen à disposer d’une pleine capacité aéroportée. Cette spécificité doit être conservée, car elle représente un atout majeur dans la gestion de crise. Les hélicoptères sont parmi les outils de combat les plus modernes. Hélicoptères d’attaque et hélicoptères de manœuvre sont systématiquement engagés en modules mixtes de 4 à 6 appareils.
Ils assurent l’infiltration et l’exfiltration des commandos leur mise à terre et leur extraction. Leurs différents armements permettent d’effectuer de l’appui de feu des commandos au contact et de la destruction. Ils participent également à la collecte de renseignement stratégique (acquisition d’images, renseignement et reconnaissance tactique). Les hélicoptères peuvent aussi assurer le soutien des unités et offrir des moyens de commandement en vol.
Risquées, exigeantes et parfois complexes, les opérations aéroportées reposent principalement sur la maîtrise de l’espace aérien. Elles requièrent notamment de disposer des moyens de la suprématie aérienne (flotte de chasse, supériorité informationnelle, etc.). Elles demandent, par là-même, la mise en place de moyens d’appui toujours plus performants (hélicoptères d’attaque ou d’artillerie à longue portée).
Aussi, il est évident que le contexte géopolitique actuel, oblige les Européens à davantage de responsabilités dans la gestion de leur environnement stratégique immédiat. Les capacités d’intervention aéroportée ne peuvent pas, par conséquent, être négligées.
Autrement dit, le rôle croissant joué par les hélicoptères dans toutes les opérations (offensives, d’appui ou de soutien) militaires et dans les guerres asymétriques permet indéniablement aux armées qui en disposent un avantage tactique.
Néanmoins, force est de constater en parallèle, que la prolifération d’armes automatiques et de missiles rustiques dans les zones de crise rend les hélicoptères vulnérables aux tirs ennemis au sol.
De plus, faute d’investissements réguliers, la cohérence du système de défense est aujourd’hui mise à mal, quand dans le même temps, d’autres pays tels que la Russie, l’Inde et la Chine renforcent leurs capacités et leurs champs d’investissements dans une dimension étroitement liée à la 3e dimension : Le cyberspace.
Le cyberspace connaît en effet une accélération. Les opérations militaires regorgent d’applications spatiales (télécommunications, guidage GPS des munitions de précision, météorologie). Le cyberspace est incontestablement devenu un théâtre de combat, un outil vital et stratégique des nations dominantes.
C’est pour cette raison que la France et l’Europe doivent investir afin de renforcer ces capacités qui nécessitent des personnels compétents, une organisation réactive, des modes d’actions adaptables et des systèmes performants de haute technologie (satellites, centre de commandement et de contrôle, systèmes radars, etc.).
L’accroissement de la mobilité tactique par les moyens aériens est devenu primordial face à la guérilla. L’automitrailleuse, le char et les amphibies ne suffisent plus pour remplir les missions traditionnelles.
En somme, il est essentiel d’augmenter la mobilité tactique des unités sur le champ de bataille et soutenir le rythme du combat par l’utilisation de la « troisième dimension tactique ». La manœuvre intègre désormais l’ensemble des moyens terrestres et aériens.
La maîtrise de la «troisième dimension tactique » est ainsi indispensable à la préservation et au développement de l’influence et de l’autonomie de la France, si elle ne veut pas voir son influence militaire décliner dans les coalitions internationales.