Le 5 juillet dernier, le peuple grec a massivement et clairement dit « non » au plan d’aide des créanciers. Aussi, certaines personnalités politiques appellent désormais à une sortie imminente de la Grèce de l’Europe ("GREXIT"). Mesurent-ils cependant la portée de leurs propos ?
De toute évidence, une sortie de la zone euro entrainerait inéluctablement un risque considérable de déstabilisation régionale. Malgré un tel risque, force est de constater que le facteur géopolitique est, à tort, totalement absent du débat depuis le début de la crise.
Par voie de conséquence, des solutions doivent être très vite envisagées par nos dirigeants européens afin d’assurer une stabilité durable pour la Grèce dans le but notamment de sécuriser la région et plus particulièrement les Balkans. La Grèce doit rester un partenaire essentiel dans la résolution des multiples tensions persistantes entre l’Albanie, le Kosovo, la Serbie, la Macédoine et en parallèle face à la montée alarmante du djihadisme.
Un rapprochement de la Grèce vers la Russie et la Chine (rêvant tous deux de rétablir une influence en Europe du Sud) serait une erreur stratégique pour Alexis Tsipras, ses alliances traditionnelles doivent, par conséquent, être maintenues.
La Grèce doit demeurer un atout décisif dans la sécurisation stratégique du Sud-Est de l’Europe. Les chefs d'Etats européens devront faire preuve de plus de lucidité et de responsabilités pour que la paix et la solidarité puissent perdurer entre les Etats-membres. La menace géopolitique est bien réelle, notamment, dans un contexte d’instabilité mondiale de plus en plus inquiétant …